Mémoire
Les entreprises utilisent-elles les critères ESG comme une monnaie d’échange face aux investisseurs, au même titre que les dividendes ? C’est la question que je me suis posée en construisant ce mémoire.
Les dividendes sont un élément clé de la relation entre les entreprises et les actionnaires. Ils envoient un signal clair sur la santé financière et la stabilité d’une entreprise. Une entreprise qui verse régulièrement des dividendes inspire confiance : elle montre qu’elle génère assez de profits pour récompenser ses investisseurs tout en maintenant ses opérations. Mais avec l’essor des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG), une nouvelle dynamique est apparue. Aujourd’hui, de plus en plus d’investisseurs se tournent vers des entreprises qui affichent des pratiques responsables, parfois au détriment d’un rendement financier immédiat.
D’où ma réflexion : est-ce que les entreprises à faible score ESG compensent en versant des dividendes plus élevés pour attirer les actionnaires ? À l’inverse, celles qui ont de bonnes performances ESG utilisent-elles cet argument pour justifier une politique de dividendes plus modérée ? Autrement dit, est-ce que l’un remplace l’autre, ou est-ce que les deux peuvent coexister pour séduire à la fois les investisseurs en quête de rendement et ceux sensibles aux enjeux de durabilité ?
Pour répondre à cette question, j’ai analysé un large échantillon d’entreprises entre 2015 et 2023, en étudiant leurs politiques de distribution des dividendes et leurs scores ESG. J’ai aussi cherché à comprendre si ces tendances variaient selon la région, l’ancienneté ou le secteur d’activité des entreprises.
Les résultats montrent des stratégies très différentes. Certaines entreprises arrivent à trouver un équilibre entre dividendes élevés et engagement ESG, maximisant ainsi leur attractivité auprès d’un large panel d’investisseurs. D’autres, au contraire, adoptent une logique de substitution, où les efforts ESG servent d’argument pour réduire les dividendes.
Ce mémoire tente de répondre à une question clé pour l’avenir de la finance : les entreprises doivent-elles encore séduire les investisseurs avec des dividendes, ou l’ESG est-il devenu un nouvel outil d’attractivité financière ? Loin d’être un simple choix binaire, la réalité est bien plus nuancée et ouvre de nouvelles perspectives sur la manière dont les entreprises équilibrent rentabilité et responsabilité.
Si ce sujet vous intrigue et que vous voulez en savoir plus, je vous invite à le lire pour découvrir en détail les résultats de cette analyse.
Projet Tuteuré
Dans le cadre de l’obtention de ma licence, nous devions réaliser un projet de recherche en finance, et c’est dans ce contexte que j’ai travaillé sur l’analyse de portefeuilles et la gestion d’investissement à travers trois grands économistes : George Soros, Peter Lynch et Warren Buffett.
L’idée était d’examiner leurs approches respectives et de comparer leurs stratégies d’investissement à travers une analyse approfondie de leurs portefeuilles. Chacun de ces investisseurs incarne une vision différente des marchés : Soros, le spéculateur audacieux et opportuniste ; Lynch, l’adepte de la diversification et du stock picking ; et Buffett, le maître du long terme et de la valeur.
À travers ce projet, j’ai cherché à comprendre comment ces stratégies fonctionnent concrètement, quels sont leurs points forts et leurs limites, et surtout, comment elles peuvent être appliquées dans un contexte d’investissement moderne. En m’appuyant sur des indicateurs de performance, des ratios de risque et des modèles d’analyse financière, j’ai pu décortiquer leurs décisions et mettre en lumière les logiques qui se cachent derrière la constitution d’un portefeuille performant.
Ce travail m’a permis d’affiner ma compréhension des marchés et de mieux saisir les arbitrages entre risque et rentabilité qui guident les investisseurs. Si vous êtes curieux d’en savoir plus sur ces stratégies et leur impact sur la gestion d’actifs, je vous invite également à lire ce projet.
Réplication
Dans le cadre du cours Applied Econometrics and Machine Learning in Economics à HEC Montréal, nous avons réalisé un projet de réplication d’étude sur l’impact des programmes de réduction de dette dans les pays en développement. Nous avons choisi de reproduire et d’approfondir l’étude What Does Debt Relief Do for Development? Evidence from India’s Bailout for Rural Households de Martin Kanz, qui analyse les effets d’un des plus grands plans d’effacement de dettes de l’histoire, mis en place en Inde en 2008.
Notre travail ne s’est pas limité à une simple réplication des résultats. Nous avons apporté une valeur ajoutée en testant de nouveaux modèles économétriques et en intégrant des techniques d’apprentissage machine pour affiner l’analyse. En plus de la régression par discontinuité utilisée dans l’étude originale, nous avons appliqué le LASSO pour sélectionner les variables les plus pertinentes, ainsi que d’autres approches de réduction de dimension pour tester la robustesse des résultats. Nous avons également mené des tests de sensibilité supplémentaires afin d’explorer l’hétérogénéité des effets selon différentes catégories de ménages.
Nos résultats confirment les principales conclusions de l’étude initiale : l’effacement de dette n’a pas eu d’effet significatif sur les investissements ou la productivité agricole des ménages bénéficiaires. Cependant, notre approche plus large a permis de mettre en évidence des effets différenciés selon certaines caractéristiques des ménages, suggérant que l’impact d’une telle politique dépend fortement du contexte économique et des contraintes locales.
Ce projet a été une expérience stimulante, combinant économétrie avancée, machine learning et analyse critique des politiques publiques.
Recherche en gestion des risques et dividendes
Dans le cadre du cours Gestion des Risques, j’ai travaillé sur l’impact des politiques de dividendes sur la gestion du risque financier. L’idée était de comprendre comment les dividendes influencent la perception du risque, la volatilité des actions et les décisions des investisseurs.
Pour explorer cette question, je me suis appuyé sur trois approches complémentaires issues de la littérature académique. La première analyse l’effet des dividendes sur la volatilité des rendements, la deuxième examine le lien entre taille de l’entreprise, effet de levier et perception du risque, et la troisième adopte une perspective comportementale en étudiant comment les investisseurs réagissent aux variations de dividendes à travers la théorie des perspectives.
Au-delà de l’analyse des modèles théoriques et empiriques, j’ai intégré une dimension critique en confrontant leurs limites et leurs implications concrètes. Par exemple, si certains travaux considèrent les dividendes comme un signal positif envoyé aux investisseurs, d’autres montrent que leur effet peut être biaisé par des contextes de marché spécifiquesou par des décisions stratégiques internes aux entreprises. J’ai donc cherché à déconstruire certaines idées reçues et à comprendre dans quelles conditions les dividendes sont réellement un outil de réduction du risque ou, au contraire, un facteur d’incertitude supplémentaire.
Mon apport a été d’aller plus loin en croisant ces différentes analyses pour mettre en lumière des dynamiques sous-jacentes que les études traitent souvent séparément. J’ai cherché à comprendre dans quels contextes les dividendes sont un signal rassurant pour le marché et quand, au contraire, ils peuvent amplifier certaines incertitudes. Cette réflexion m’a permis de nuancer les conclusions habituelles et d’explorer le rôle des dividendes comme outil stratégique de gestion des risques.
Ce projet m’a offert une vision plus large des interactions entre finance d’entreprise, gestion des risques et comportement des investisseurs. Si ces questions vous intriguent, je vous invite à découvrir cette analyse plus en détail !
Analyse coût-bénéfice et modélisation des choix énergétiques des ménages
Dans le cadre du cours Comportements Économiques et Évaluation de Projets, nous avons réalisé une étude sur les facteurs influençant la décision des consommateurs entre l’installation de panneaux solaires pour l’autoconsommation et l’achat d’énergie sur le marché.
L’objectif était de comprendre quels éléments économiques, environnementaux et comportementaux poussent les ménages à choisir l’autoconsommation solaire plutôt que de dépendre du réseau électrique. Pour cela, nous avons combiné plusieurs approches :
- Une analyse coût-bénéfice, pour comparer le coût d’installation et de maintenance des panneaux solaires aux économies réalisées sur le long terme.
- Une régression économétrique, qui mesure l’impact de facteurs techniques comme l’ensoleillement, l’orientation des toits ou la puissance des panneaux sur la production énergétique.
- Une analyse des effets de traitement (ATE et ATT), afin d’évaluer l’impact des aides gouvernementales sur la décision d’investir dans le solaire.
- Un modèle basé sur la théorie du consommateur, intégrant la fonction d’utilité de Cobb-Douglas pour expliquer comment les ménages arbitrent entre production solaire et achat d’électricité sur le marché.
En croisant ces différentes approches pour confronter les résultats, nous avons identifié les réels moteurs de la transition énergétique au niveau des particuliers. Contrairement à certaines idées reçues, notre étude montre que les aides financières ne sont pas nécessairement le facteur déterminant, et que l’accessibilité technologique et la rentabilité perçue jouent un rôle clé.
Ainsi notre but a été de montrer les limites des incitations actuelles et les leviers potentiels pour encourager davantage l’autoconsommation solaire. Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez en savoir plus sur les dynamiques économiques derrière la transition énergétique, je vous invite à lire cette étude en détail !
Projet de gestion financière sur la structure de capital de Metro Inc.
Dans le cadre du cours Gestion Financière, nous avons réalisé une analyse approfondie de la structure de capital et de la politique de dividendes de Metro Inc. L’objectif était d’évaluer si l’entreprise adopte une stratégie financière optimale en matière d’endettement et de redistribution des bénéfices.
Nous avons examiné les choix de financement de Metro Inc., en comparant son niveau d’endettement et son effet de levier à ceux de ses concurrents du secteur de la distribution alimentaire. L’étude met en évidence que l’entreprise a un niveau d’endettement plus faible que la moyenne du secteur, ce qui réduit son risque financier mais limite aussi son effet de levier.
Sur la partie politique de dividendes, nous avons analysé l’évolution des paiements aux actionnaires et les rachats d’actions pour comprendre si Metro privilégie une approche de redistribution ou de réinvestissement. L’un des points clés du projet a été de confronter ces résultats avec les théories financières, notamment l’effet clientèle, la réduction des coûts d’agence et les arbitrages entre endettement et dividendes.
Notre valeur ajoutée a été d’adopter une approche critique, en questionnant si la stratégie actuelle de Metro est réellement optimale dans son contexte de maturité et de faible endettement. Nous avons mis en évidence les avantages et limites d’un recours accru à la dette et les implications stratégiques d’une politique de distribution agressive.
Étude de cas : évaluation et perspectives boursières de Canada Goose
Dans le cadre du cours Placement Financier, nous avons réalisé une analyse approfondie de Canada Goose Holdings Inc., en cherchant à déterminer si son action était correctement valorisée par le marché.
L’objectif était de combiner plusieurs approches d’évaluation pour arriver à une estimation cohérente de la juste valeur du titre. Nous avons d’abord étudié le positionnement stratégique de l’entreprise, en tenant compte de son expansion internationale, de la saisonnalité de ses ventes et de sa dépendance aux tendances du luxe. Ensuite, nous avons appliqué différentes méthodes de valorisation, notamment le modèle d’actualisation des flux de trésorerie (DCF) et les multiples de marché, afin de comparer notre évaluation aux prix observés.
L’un des points les plus intéressants de cette étude a été d’analyser l’impact des risques économiques et sectoriels sur la valorisation du titre. Nous avons notamment examiné la sensibilité du prix cible aux variations du coût du capital et aux perspectives de croissance. Nos conclusions suggèrent que l’action était légèrement sous-évaluée, bien que plusieurs incertitudes, notamment liées à la demande en Asie et à la gestion de l’image de marque, puissent influencer son évolution future.
Une approche expérimentale avec l’IA sur les expériences aléatoires
J’ai voulu explorer un format différent en créant un podcast avec l’intelligence artificielle, basé sur l’évaluation de programmes et les méthodes d’inférence causale. L’objectif était de voir comment un format audio interactif pouvait rendre ces concepts plus accessibles et concrets.
Un des épisodes traite des expériences randomisées et de leur rôle central en économétrie appliquée. L’épisode commence par une mise en situation simple : pourquoi, en économie comme en médecine, on a besoin d’une attribution aléatoire pour mesurer un effet causal ? On y explique comment une expérience bien conçue permet d’éliminer les biais de sélection et d’obtenir une estimation crédible de l’effet moyen du traitement (ATE).
L’IA prend ensuite l’exemple d’une expérience sur les aides sociales, où un groupe reçoit un transfert monétaire et l’autre non, afin d’évaluer l’impact sur l’emploi et la consommation. L’épisode aborde aussi les limites de ces expériences, comme les problèmes d’attrition ou le manque de généralisabilité, et discute des alternatives, notamment les expériences naturelles et les méthodes quasi-expérimentales.
Ce podcast a été une façon d’expérimenter une nouvelle manière de vulgariser l’économétrie appliquée, en combinant rigueur analytique et narration fluide. Même si le format IA a ses limites, il permet d’explorer comment l’apprentissage académique peut s’adapter à des formats plus dynamiques et accessibles.